Communiqué – EADS : y a-t-il un responsable dans l’avion ?

Alors que les révélations accablantes se succèdent, les responsables industriels et politiques d’EADS mis en cause s’acharnent à nier toute responsabilité dans les délits d’initiés présumés.

Préférant passer pour incompétents plutôt qu’être poursuivis par la justice, les dirigeants se défaussent les uns sur les autres en affirmant qu’ils n’étaient pas au courant des mauvaises nouvelles qui guettaient EADS au moment où ils ont vendu leurs actions en masse. C’est à la justice de qualifier les faits, aussi vite que possible pour faire cesser l’insupportable sentiment que les riches et les puissants peuvent bafouer les lois sans risques, alors que le plan social injuste « Power 8 » prévoit 10 000 suppressions de postes.

Face à ces dérives indécentes, Jean Desessard, sénateur de Paris (Les Verts), en appelle à une démission collective des dirigeants d’EADS impliqués dans le scandale, seule solution pour retrouver la confiance des investisseurs, des clients et surtout des salariés. Quelques dirigeants ne peuvent pas s’arroger des sommes astronomiques (plusieurs millions d’euros pour certains dirigeants, et une plus-value d’un milliard pour Lagardère) pendant que les salariés sont soumis aux réductions de coûts.

Au-delà du cas d’EADS, c’est le principe même des stock-options, symboles du capitalisme financier, qui révèle ses potentialités de dérives : quand les dirigeants d’une entreprise possèdent de grandes quantités d’actions de cette entreprise, les tentations de délits d’initiés sont d’autant plus fortes…

Si aujourd’hui c’est à la justice de sanctionner les délits, au niveau politique cette affaire montre qu’au-delà des discours généreux, la classe dirigeante préférera toujours son enrichissement personnel au détriment du bien collectif et des salariés.