Suite de la discussion générale sur la proposition de loi sur le financement de la sécurité sociale pour 2012.

Séance du 14/11/2011

Ce débat sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 est paradoxal pour nous, écologistes : on nous dit qu’il faut dépenser moins, qu’il faut faire des économies – c’est la question qui est revenue sans cesse au cours de cette semaine –, et, par ailleurs, on le sent bien, on veut favoriser un secteur économique.

S’il doit y avoir croissance dans notre société, c’est bien dans le secteur des services à la personne – je pense notamment à l’assistance aux personnes âgées et, plus généralement, à tout ce qui peut améliorer le bien-être de la population. S’il y a un secteur qu’il faut développer, c’est bien le secteur de la santé !

Autant il me paraît idiot de développer inutilement les transports ou de gaspiller les ressources naturelles, autant il ne faut pas redouter une croissance des services à autrui.

Paradoxalement, pendant une semaine, nous nous sommes demandé comment dépenser moins, alors que l’on pourrait au contraire se soucier du développement de ces champs d’activité. Il me semble donc que l’organisation de notre débat sur le PLFSS ne permet pas de refléter fidèlement le poids économique de ce secteur.

Le voyage d’étude effectué en Californie par une délégation de la commission des affaires sociales en septembre 2009 a renforcé ma conviction. Nous avons en effet visité des hôpitaux et, à chaque fois, leurs managers – c’est ainsi que les directeurs de ces établissements se décrivent – nous présentaient le fonctionnement des hôpitaux comme des usines, en calculant le chiffre d’affaires de telle chambre dans tel service à partir de son taux d’occupation. Ils ont compris que, tout comme l’industrie automobile à Détroit, la santé est un secteur économique important !

Je vous rassure, camarades communistes, loin de moi l’idée de prendre l’économie américaine pour modèle, et c’est pourquoi je disais au début de mon intervention que ce débat était paradoxal. Mais arrêtons de considérer la santé comme un secteur dont il faudrait impérativement réduire les charges, comme un simple service rendu aux usagers ; c’est avant tout un secteur économique d’importance qu’il convient de développer !

Pour autant, je suis d’accord pour dénoncer les abus, qu’ils viennent des laboratoires âpres au gain et ou des médecins, qui demandent des dépassements d’honoraires.

De même, comme l’a souligné ma collègue Aline Archimbaud lors de la discussion générale, il faudrait s’attaquer à ces causes pathogènes que sont notre mode d’alimentation, notre mode de vie ou nos conditions de travail. Il y aurait beaucoup à faire dans ce domaine de la prévention, et le PLFSS devrait aussi être l’occasion d’aborder ce coût pour la collectivité que représente aujourd’hui notre façon de consommer et, surtout, de produire.

En conclusion, eu égard aux avancées importantes intervenues au cours de ce débat, les écologistes voteront le PLFSS dans la rédaction résultant des travaux du Sénat. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste-EELV et du groupe CRC, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)