Commission d’enquête du Sénat sur le coût réel de l’électricité en France

scenar-electric-sobreLE RAPPORT QUI JUSTIFIE LA TRANSITION ENERGETIQUE

Le Groupe écologiste du Sénat salue la publication aujourd’hui du rapport de la commission d’enquête sur le coût réel de l’électricité, créée à son initiative. Les éléments établis par ce rapport prolongent le travail effectué par la Cour des Comptes, en ouvrant davantage la boîte noire du coût de l’électricité.

Le rapport en question démontre que le nucléaire n’est plus compétitif dans le cadre du marché européen de l’électricité. En effet, face à la montée en puissance des énergies renouvelables et à l’interconnexion croissante des réseaux d’électricité en Europe, le modèle énergétique français apparaît aujourd’hui extrêmement isolé : dès cet été, une part de notre parc électronucléaire pourrait être arrêtée, faute de débouchés.

Pour Ronan Dantec, membre de la commission d’enquête, « cette technologie ne résiste pas, sur le marché, à la concurrence des énergies renouvelables. L’électronucléaire dans son ensemble ne peut être compétitif, dès lors que l’on intègre les coûts de démantèlement, de gestion des combustibles usés et des déchets. A cela s’ajoutent les coût de recherche publique, de sécurité, ou encore d’assurance du coût d’un accident majeur ». De plus, le tout-nucléaire a longtemps interdit tout investissement sur l’efficacité énergétique, induisant un surcoût considérable pour le consommateur.

Dans le cas de l’EPR, dont les coûts de construction et de développement sont définitivement non maîtrisés, il s’agit tout simplement d’une technologie trop chère. Pas un producteur aujourd’hui ne prétend vendre cette électricité à un coût inférieur à celui de l’éolien terrestre.

L’essor des énergies nouvelles et renouvelables, dont le coût décroît à mesure que les coûts du nucléaire augmentent, imposent une réflexion urgente sur une nouvelle stratégie industrielle. Les grands industriels européens de l’électricité ont fait le choix d’abandonner le nucléaire au profit des énergies renouvelables, visant notamment le marché français, largement sous-doté en la matière.

Jean Desessard, rapporteur de la commission, se félicite de ce travail, accompli au terme de plusieurs mois d’investigation, mais constate que la commission n’a pas pu s’accorder sur une conclusion, preuve que ce débat reste soumis à des approches idéologiques intégrant de façon différente les données qui ont été établies.

Le Groupe écologiste insiste sur la priorité à porter sur l’efficacité énergétique et la lutte contre la précarité énergétique. L’Etat doit favoriser ces investissements (aides directes, dispositifs innovants de tiers investisseur, défiscalisation…), en particulier pour les ménages qui mobilisent une part trop importante de leur budget pour leur facture énergétique. De même, un investissement massif doit être effectué pour le développement des énergies renouvelables avant que la France ne soit hors-jeu dans ces secteurs émergents. Les écologistes porteront ces réflexions lors du grand débat sur la transition énergétique qui sera mené à l’automne.