Conférence de presse – Pourchassés, expulsés, mais aussi protégés : deux rescapés prennent la parole

Des parlementaires, députés et sénateurs, des personnalités politiques, des représentants des organisations syndicales et des associations de défense des droits de l’Homme, des personnalités du monde des arts, des lettres et des sciences accueilleront au Sénat deux familles sans papiers particulièrement maltraitées par l’acharnement du ministre Hortefeux, Stakhanov de l’expulsion.

La première de ces familles a séjourné trois fois en rétention en moins d’un an. Ayant échappé à l’expulsion grâce à leur détermination et à la décision d’un juge, les parents et leurs deux tout jeunes enfants sont toujours en danger. Ils vivent depuis plusieurs mois protégés par des citoyens qui refusent de laisser de tels faits se produire sans réagir.

Expulsé au début de l’année 2007, privant ainsi sa femme et ses quatre enfants (l’aîné est en CP, le plus jeune avait un mois) de toute ressource, le père de la seconde famille est revenu le 25 décembre après avoir failli perdre la vie (le bateau sur lequel il se trouvait a fait naufrage). « Ma femme et mes quatre enfants sont en France » dit-il, « il fallait que je revienne, même au risque de mourir ». Jusqu’à quand des objectifs chiffrés produiront-ils des situations aussi inhumaines et injustifiables ?

L’histoire de ces deux familles, qui est celle de milliers d’autres dans l’attente d’une régularisation, est emblématique des dégâts causés par la persécution des sans papiers. Mais elle est aussi le témoignage de l’échec patent de cette politique. Le ministère lui-même estime de 200 à 400 000 le nombre de sans papiers sur le territoire français. Au rythme de 25 000 expulsions par an, il lui faudrait plus de 15 ans pour « régler » le problème, à supposer qu’il n’y ait aucune entrée nouvelle, ni aucune naissance ni… aucun retour.

Expulser, dit le ministre, c’est envoyer un message à ceux qui seraient tentés par l’immigration. Enfermer et expulser les familles, séparer les couples, pratiquer la chasse à l‘enfant font donc délibérément partie du message voulu par le ministre. Mais c’est en réalité une gageure inhumaine, à laquelle la police ne parvient qu’au prix de comportements parfois inacceptables et qu’une partie de ses personnels accepte de moins en moins. Des citoyens, chaque jour plus nombreux, décident de porter assistance à ces personnes en danger, en se tenant aux côtés des sans papiers, en les protégeant, en toute connaissance des risques encourus.

A côté des parlementaires et des personnalités, ces anonymes seront aussi à la tribune du Sénat.

- à l’invitation des Sénateurs Nicole Borvo et Jean Desessard, avec RESF – 11h, Salle Monnerville