Suzilène revient !

Jean Desessard, sénateur Vert de Paris, a la joie de vous inviter à venir accueillir Suzilène Monteiro, jeune Capverdienne de 18 ans, qui avait été expulsée le 12 octobre 2006 par avion militaire.

Arrivée en France en 2003, cette lycéenne avait été scolarisée pendant deux ans au lycée professionnel de Valmy de Colombes (92). Au moment de son expulsion, elle venait d’obtenir son CAP Pressing et devait commencer les cours pour obtenir son BEP. Elle vivait en France avec sa mère, son beau-père et son frère. Au Cap-Vert, elle n’a que sa grand-mère qui est âgée de 83 ans.

Grâce à la mobilisation exceptionnelle du réseau Education sans frontières (RESF), de ses professeurs, des centaines de camarades de classe et d’élus, Suzilène a obtenu son visa et, demain, elle revient en France, là où elle a décidé de mener sa vie.

Il y a plus de trois mois, tous ses soutiens s’étaient précipités à l’aéroport d’Orly pour empêcher son expulsion. Demain, ils seront tous là, en compagnie de Jean Desessard, pour lui souhaiter un bon retour après tant d’épreuves, et montrer à tous les militants qui défendent des sans-papiers qu’il ne faut jamais perdre espoir. La solidarité peut même faire revenir les avions militaires !

Nous vous donnons rendez-vous au Salon d’Honneur d’Orly, à l’arrivée du vol TAP Portugal « TP 432 », qui arrive à Orly à 11H40, terminal Ouest.

Jean Desessard, sénateur de Paris 01 42 34 34 43. j.desessard@senat.fr Contact sur place : 06 22 59 95 07

Le communiqué du RESF : http://www.educationsansfrontieres.org/article.php3 ?id_article=4064

M. Sarkozy fait revenir une Cap-Verdienne qu’il avait expulsée

LE MONDE | 05.02.07 | 14h29 • Mis à jour le 05.02.07 | 14h30

Samedi 3 février, Suzilène Monteiro est revenu en France, avec un visa d’étudiante. Cette Cap-Verdienne de 18 ans avait été expulsée, le 12 octobre 2006. Comme elle, depuis la rentrée scolaire de septembre 2006, une trentaine de personnes (parents d’enfants scolarisés, jeunes majeurs, ou familles entières), selon le Réseau éducation sans frontières, ont été expulsées dans le cadre de la circulaire Sarkozy.

Mais seules deux personnes, dont Suzilène Monteiro, ont pu revenir en France à la faveur d’une intervention directe du ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy. La mobilisation de ses camarades du lycée professionnel Valmy de Colombes (Hauts-de-Seine) a été déterminante pour Suzilène Monteiro. Multipliant les actions, observant même trois semaines de grève, ils ont obtenu du ministre qu’il s’engage à « prendre le dossier en main ».

Arrivée en France en 2003, Suzilène Monteiro a été interpellée le 2 octobre 2006 et placée en centre de rétention, alors qu’elle venait d’obtenir un CAP et s’apprêtait à poursuivre sa scolarité pour obtenir un brevet professionnel. Dix jours plus tard, elle était secrètement renvoyée vers le Cap-Vert, son pays d’origine, depuis l’aéroport du Bourget, par un avion spécialement affrété par le ministère de l’intérieur, laissant en France sa mère et son petit frère. La préfecture venait de déjouer la mobilisation de ses camarades qui s’étaient précipités, ce jour-là, à Orly, pour empêcher son expulsion.

Les amis de Suzilène Monteiro manifestaient, le 20 octobre 2006, devant le conseil général des Hauts-de-Seine qui, ce jour-là, tenait une séance en présence de M. Sarkozy. Venu les écouter, le ministre finissait par déclarer que « rien ne s’oppose à la délivrance d’un visa long séjour pour poursuivre ses études ».

A des milliers de kilomètres de là, Suzilène Monteiro a alors commencé à y croire. Revenir en France, elle le souhaitait intensément, ne se voyant aucun avenir au Cap-Vert, où « il n’y a pas de travail et de plus en plus de violence ». Pour multiplier ses chances, elle s’était d’ailleurs inscrite à une formation de français. « Je me suis dit que si je ne repartais pas tout de suite, j’allais devenir prof de français », a-t-elle raconté à sa descente de l’avion, samedi 3 février.

Ces cours lui ont a donné « le courage » de tenir lorsque, quelques semaines plus tard, elle a appris que l’ambassade de France lui refusait son visa. Il a fallu que le cabinet de M. Sarkozy insiste auprès du ministère des affaires étrangères pour qu’un visa lui soit accordé.

DEVANT LES JOURNALISTES

Le cabinet du ministre fait du cas de Suzilène Monteiro un exemple. « Il est important de rappeler et de faire respecter les règles dans un sens comme dans l’autre. Suzilène a été reconduite à la frontière car elle était en situation illégale, Mais, depuis, elle a déposé une demande de visa long séjour et pu obtenir un visa étudiant », note un conseiller du ministre. Mais, sans l’intervention du ministre lui-même, elle n’aurait sans doute pas obtenu son visa.

Déjà, le 17 mai 2006, à quelques heures d’un voyage au Mali, M. Sarkozy avait donné instruction aux préfets du Loiret et de l’Eure d’organiser le retour de Mariam Sylla, mère de famille malienne, éloignée de manière indue du territoire français le 13 mai, avec ses deux enfants.

Le 2 février encore, Yannick Bosey était libéré, à la demande de M. Sarkozy, du centre de rétention de Bobigny où il était retenu depuis la veille. Le hasard a voulu que, là encore, la route de ce jeune majeur scolarisé au lycée Jean-Pierre-Timbaud, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), rencontre celle du ministre de l’intérieur. Tenant ce jour-là une conférence de presse à Bobigny, le ministre a été interpellé, devant les journalistes, par la mère de Yannick, à qui il a promis de résoudre la situation de son fils.

Laetitia Van Eeckhout Article paru dans l’édition du 06.02.07