Le Sénat sort rajeuni et féminisé du renouvellement du 26 septembre (Le Monde)

S’il conserve son président, Christian Poncelet (UMP), le Sénat présente un visage profondément modifié à l’issue du renouvellement du dimanche 26 septembre.

Sur 128 sièges à pourvoir, 71 ont changé de titulaire. Du fait de l’extension du recours à la représentation proportionnelle et de l’introduction de la parité, la féminisation et le rajeunissement enregistrés en 2001 se confirment. Rapporteur général de l’Observatoire de la parité, la députée (UMP) de la Moselle Marie-Jo Zimmermann déplore toutefois que « la majorité du Sénat ait engagé un combat d’arrière-garde » et obtenu, en juillet 2003, le rétablissement du scrutin majoritaire sans obligation de parité dans les départements élisant trois sénateurs.

Pour autant, le progrès est sensible. Alors que sur les 117 sénateurs sortants, on ne comptait que 9 femmes (7,7 %), il Y en a désormais 31 (soit 24,2 %) sur les 128 nouveaux élus ou réélus. La proportion de femmes au Palais du Luxembourg passe ainsi de 10,6 % à 16,9 % – contre 12,7 % à l’Assemblée nationale : 275 hommes et 56 femmes devraient siéger au Sénat. Ces chiffres pourraient cependant évoluer à la marge, en fonction du choix attendu des quatre membres du gouvernement qui ont été élus le 26 septembre mais qui pourraient préférer garder leurs attributions ministérielles : Hubert Falco (Var), François Fillon (Sarthe), Nelly Olin (Val-d’Oise) et Jean-Pierre Raffarin (Vienne).

Le rajeunissement est également tangible : la moyenne d’âge des sénateurs (61 ans) se rapproche de celle des députés (57,5 ans). La doyenne du Sénat est Paulette Brisepierre, 81 ans, élue (UMP) des Français établis hors de France. La beniclmine, Sandrine Hurel, sénatrice (PS) de la Seine-Maritime, a 36 ans. Le plus ancien des sénateurs est Jacques Pelletier (Aisne), président du groupe du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), qui siège au Palais du Luxembourg depuis 1966.

A l’issue de ce renouvellement, 82 sénateurs (24,8 %) possèdent deux mandats locaux ; plus de la moitié (53,2 %) en détiennent un. Représentant « des collectivités territoriales  », ainsi que la Constitution le définit, le Sénat compte dans ses rangs 128 maires, 33 présidents de conseil général et 3 présidents de conseil régional. L’UMP RECULE, LE PS PROGRESSE. Le groupe majoritaire reste l’UMP, qui comprend 156 membres et apparentés sur un effectif total de 331 sénateurs. Il perd toutefois la majorité absolue qu’il détenait avec 161 sénateurs sur 321. Josselin de Rohan (Morbihan) en conserve la présidence. Passant de 83 à 97 membres, le PS, lui, progresse. 11 enregistre le rattachement des quatre sénateurs Verts, malgré les réserves de deux d’entre eux, nouvellement élus, Alima Boumedienne- Thiery et Jean Desessard (Le Monde du 2 octobre). A la présidence du groupe, Jean-Pierre Bel (Ariège) succède à Claude Estier.

L’Union centriste (UC) passe, de son côté, de 29 à 32 membres. Elle entend désormais être « mieux prise en considération » par l’UMP, selon Michel Mercier (Rhône), reconduit à la présidence du groupe. « Le premier ministre n’est jamais venu devant notre groupe, note M. Mercier. Il va falloir qu’il trouve le chemin. » L’UC a fait valoir le nouveau rapport de forces avec l’UMP pour garder la présidence des commissions des fIIlPnces Oean Arthuis) et des affaires sociales (Nicolas About).

Avec 23 membres, les effectifs du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC) restent stables. Mais après la défaite de Jean- Yves Autexier (Paris) et Paul Loridant (Essonne), un seul chevénementiste, François Autain (Loire- Atlantique), siège désormais dans ses rangs, alors que le PCF a deux nouveaux sénateurs. Nicole Borvo (Paris) conserve la présidence du groupe.

M. Poncelet (UMP) réélu à la présidence Christian Poncelet a été réélu pour un troisième mandat de trois ans, vendredi , » octobre, à la présidence du Sénat. Agé de 76 ans, Le sénateur (UMP) des Vosges, a obtenu ’9’ voix au premier tour de scrutin contre ,,6 à Jean-Pierre Bel (PS, Ariège) et un bulletin établi au nom de Robert Badinter (PS, Hauts-de- Seine). Les autres groupes politiques n’avaient pas présenté de candidat. M. Poncelet a assuré, dans son discours de remerciement, que ce troisième mandat serait le dernier. Se présentant comme « le capitaine qui a su, malgré des courants parfois contraires, tenir la barre d’un vaisseau sénatorial désormais renfloué « , il a mis l’accent sur 1’« inéluctable modernisation » du Sénat. Quant au Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), il devrait finalement maintenir son effectif de 17 membres. Il a notamment enregistré l’adhésion du sénateur de la Corrèze Georges Mouly, inscrit auparavant au groupe UMP. M. Pelletier, sénateur de I !Aisne, a été teconduit à sa prési- , encei Patrick Roger Tous droits de reproduction réservés