Les Verts aimeraient, ce week-end, pouvoir partir en campagne. Danielle Auroi, membre délégué à l’Europe du collège exécutif, doit soumettre ce samedi au Conseil national interrégional (Cnir) du parti une série d’initiatives pour conduire la campagne des Verts en faveur du oui au référendum).
Partisans et adversaires du traité constitutionnel européen vont en profiter pour s’affronter une nouvelle fois. Car chez les écologistes comme chez les socialistes, l’organisation d’un référendum interne n’a pas mis fin à la guerre politique. Bien au contraire. Officiellement, les Verts appellent à voter oui, le non ne désarment pas. Ils devraient rendre public en début de semaine un « appel au non » initié par la vice-présidente du conseil régional d’Ile-de- France, Francine Bavay, la députée Martine Billard et les sénateurs Alima Boumediene et Jean Desessard. Certains d’entre eux, Francine Bavay notamment, ont l’intention de présenter au Crur une motion demandant à la direction du parti « d’organiser le pluralisme ». Autrement dit, elle souhaite que les Verts lui reconnaissent le droit de s’exprimer et lui en donnent les moyens. A elle, comme aux 41% de militants qui ont dit non lors de la consultation interne du mois dernier (ils avaient été 52%à voter oui]. Francine Bavay justifie son point de vue en rappelant que le CSA refuse de répartir le temps de parole entre oui et non et qu’il appartient donc au parti de « garantir le pluralisme ».
Cette position semble très minoritaire chez les Verts. Francine Bavay était l’unique écologiste à manifester vendredi, devant l’Elysée, avec une vingtaine de militants de la LCR et d’Attac.
A ces menaces, l’aile gauche des Verts répliquera samedi par une mise en cause de la participation de Daniel Cohn- Bendit aux meetings de la campagne référendaire. Ils font valoir qu’en s’engageant à faire campagne pour le oui aux côtés du premier secrétaire du PS, François Hollande et, pire encore, du patron de l’UDF, François Bayrou, le président du groupe Vert au Parlement européen bafoue la stratégie d’autonomie majoritairement approuvée par les militants.
Le secrétaire national, Yann Wehrling, reconnaît que sa position est délicate ». Lui qui se décrit volontiers comme un fabricant de consensus soutient que « Dany a toute sa place dans la campagne » et qu’il n’est « pas question non plus de sanctionner ceux qui prônent le non ». Bref, la direction laissera gaiement dissoner l’inévitable cacophonie verte.