Une vision faussée et stigmatisante du marché de l’emploi

Déclarations de François Rebsamen sur le renforcement des contrôles au sein de Pôle Emploi

: Une vision faussée et stigmatisante du marché de l’emploi

 

Ce mardi 2 septembre, François Rebsamen, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue social a déclaré sur le plateau d’i>Télé qu’il demanderait à « Pôle Emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi ». Cette mission nécessite, selon lui un « état d’esprit différent, des convocations et des vérifications (…). Sinon on est radié ».

Pour justifier ce renforcement des contrôles, le ministre dresse le constat suivant : « en France, 350 000 emplois ne trouvent pas preneurs ».

Ces déclarations traduisent une méconnaissance de la situation de l’emploi en France. A l’occasion d’un débat au Sénat, le 12 juin dernier, Jean Desessard, sénateur écologiste de Paris, a mené des auditions avec des représentants des syndicats, des organisations patronales, des mouvements de chômeurs et de Pôle Emploi.

Il ressort de ces auditions que les causes des emplois non pourvus sont multiples : le contexte économique, qui peut empêcher une entreprise de mener à terme un processus de recrutement, l’image du poste ou de la filière, qui peut rebuter les candidats, les conditions de travail, le salaire ou encore des compétences qui ne correspondent pas au poste.

Un renforcement des contrôles au sein de Pôle Emploi ne permet donc pas de pourvoir ces postes plus efficacement.

Cette mesure aura pour seuls effets de stigmatiser encore plus les chômeurs, en renforçant le mythe de l’assistanat, de compliquer leur recherche d’emploi, en multipliant les procédures et de fragiliser encore plus les demandeurs d’emplois en faisant planer la menace d’une radiation.

Jean Desessard appelle le gouvernement à changer radicalement de méthode en identifiant précisément les causes des emplois non pourvus pour y répondre efficacement sans pointer du doigt les demandeurs d’emplois, qui sont les seules vraies victimes du chômage de masse que connaît notre pays.