Justice pour les banlieues : Les sénat-rices-eurs Verts demandent une Commission d’enquête parlementaire sur la gestion des forces de l’ordre par Nicolas Sarkozy
On ne sort pas durablement d’un climat insurrectionnel par la force et la répression, on en sort par la justice sociale. La justice est la condition du retour au dialogue. Contrairement à ce que martèle le gouvernement, le retour à l’ordre n’est pas un préalable, c’est la justice qui est un préalable.
Dominique de Villepin jette de l’huile sur le feu
Dominique de Villepin fait tout le contraire. Le gouvernement décrète l’état d’urgence, alors que c’est l’état d’urgence sociale qu’il aurait fallu décréter depuis tant d’années. On lui demande la justice, et il répond par les réservistes de gendarmerie. On lui reproche une gestion coloniale des banlieues, et il rétablit une loi adoptée pour la guerre d’Algérie. On lui demande le dialogue et, sans aucune consultation, il abolit le collège unique en direct au journal télévisé de TF1, restreignant encore un peu plus toute perspective de mobilité sociale.
Un préalable : l’établissement de la vérité
Il convient de reconnaître que les violences ont atteint un niveau intolérable. Les Sénatrices et le Sénateur Verts les condamnent fermement.
Mais les causes profondes de tels événements sont à chercher dans une situation sociale détériorée, dans les échecs répétés des politiques de la ville, de l’emploi, de l’éducation, du logement, de l’égalité des chances, des transports, etc. Mais ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’attitude méprisante à visée électoraliste de Nicolas Sarkozy.
C’est pourquoi les parlementaires Verts du Sénat demandent la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion des forces de l’ordre par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy dans le cadre des récentes violences urbaines.
Tout d’abord, il s’agira de vérifier les nombreux témoignages qui attestent de provocations policières, en particulier à Argenteuil, le jour de la visite de Nicolas Sarkozy.
Ensuite, cette commission devra faire la lumière sur les conditions dans lesquelles il a accusé les deux jeunes morts électrocutés le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois d’être des cambrioleurs. De quels éléments disposait-il à ce moment précis, le 28 octobre 2005, pour proférer des accusations aussi graves envers deux personnes qui venaient de perdre la vie ?
De même, lorsqu’une grenade lacrymogène explose à proximité ou à l’intérieur de la mosquée Bilal à Clichy-sous-Bois, le 30 octobre 2005, aucune excuse n’est adressée par le ministre de l’Intérieur. Il a été cependant reconnu que la grenade était du type de celles des forces de l’ordre présentes à ce moment-là. L’enquête parlementaire devra donc déterminer si le doute était vraiment permis lorsque Nicolas Sarkozy a refusé de présenter ses excuses.
Le Parlement a toute légitimité pour contrôler la politique du gouvernement. Si cette enquête établit que Nicolas Sarkozy a délibérément émis des déclarations provocatrices ou que les forces de l’ordre ont commis des abus, qui ont servi d’étincelles à ces événements très graves, alors le ministre de l’Intérieur devra en tirer les conséquences.